L’apparition du site note2be.com permet, au delà de la réflexion critique qu’un tel projet impose en termes politiques (on laissera le lecteur se renseigner sur ce point intéressant, qui permettra de saisir un peu ce que notre pays considère comme souhaitable en matière de relations avec les enseignants) suscite des réactions diverses, qui vont de l’enthousiasme de certains élèves à pouvoir rendre la monnaie de leur pièce à leurs professeurs, à l’inquiétude pour ceux-ci à voir leur nom livré sur internet à n’importe qui, et leur évaluation laissée au risque du plus total arbitraire, en passant par l’excitation compréhensible du petit narcissisme d’autres, qui rêvent de voir leur démagogie enfin félicitée. Toujours est-il que l’auteur de ce site, se croyant sans doute en cela bon sophiste (il a pour profession la « communication politique »…), justifie son initiative de diverses manières. L’une d’entre elles consiste à s’appuyer sur l’idéal démocratique : son site, en permettant à tous de s’exprimer, sous la forme « objective » d’une série de notes, donnerait la parole aux sans voix, rendrait le pouvoir à ceux à qui il avait été confisqué. C’est d’ailleurs là le slogan publicitaire de ce site : « Prends le pouvoir, note ton prof ».
La démarche est intellectuellement malhonnête (au mieux, le site est simplement une manière de gagner de l’argent via la publicité qu’il héberge, au pire, c’est une manoeuvre de propagande politique, reposant sur le désormais classique principe de l’excitation des passions les plus basses chez les plus faibles des citoyens, en leur faisant croire qu’ils prennent ainsi le pouvoir (et on renverra au slogan du site, qui promet bel et bien aux faibles d’avoir le pouvoir sur les puissants)), mais elle nous permet de susciter une réflexion qu’il est sans doute de plus en plus nécessaire de mener. En effet, en récupérant ainsi l’idée que le grand nombre se fait de la démocratie, ce site détourne en fait l’idée même de ce régime, et en fait précisément ce contre quoi beaucoup de philosophes se sont exprimés. Contrairement à ce qu’on peut penser, il n’y a effectivement aucune évidence de la préférence démocratique. Ce régime est une proposition politique parmi d’autres, s’appuyant sur ses propres arguments, mais d’une part, on sait que le vingtième siècle, face aux dérives de ce régime (élection de Adolf Hitler, consultations répétées de peuples sur des sujets auxquels le peuple ne peut rien comprendre, apparition de la propagande de masse, appuyée sur les techniques publicitaires les plus avancées (marketing viral, par exemple, neuromarketing aussi), main mise des industriels les plus puissants sur les moyens de communication, permettant de modeler l’opinion publique selon leurs intérêts, etc.) va ébaucher des alternatives à la démocratie, telles que le fascisme, dont le bilan a déjà été effectué (bien que tout le monde ne l’ait pas tout à fait saisi), ou la technocratie, qui fait, elle, toujours l’objet de débats et d’expérimentations, sans que les peuples en soient d’ailleurs très conscients, et d’autre part, on sait aussi que c’est dès l’apparition de cette proposition politique que des voix vont s’élever contre elle, en la désignant comme le pire des dangers imaginables.
La voix la plus connue qui se soit élevée contre le projet démocratique n’est pas la moindre de celles que connaîtra l’antiquité, puisque c’est celle de Platon. Il faut tout d’abord avoir en tête que même si la pensée de celui ci va accoucher de ce grand principe philosophique qu’est l’idéalisme, le motif profond de sa réflexion est en fait politique, ce dont témoignent ces grands dialogues que sont Les lois, ou La République : Platon est un homme politiquement inquiet de voir sa cité, Athènes, décliner. C’est ainsi que la République est un long dialogue (qui se présente en fait au style indirect, car le dialogue est raconté au passé, le lendemain du jour où il a véritablement eu lieu) sur la manière dont l’âme peut s’investir dans le monde matériel et y trouver une direction morale. C’est donc aussi une réflexion sur le régime politique le plus susceptible de permettre la construction de la Cité idéale. Après le célèbre Livre 7, qui est en quelque sorte le point pivot de la réflexion, celui qui installe l’âme à mi-chemin de la matière et des idées, le livre 8 propose, lui, un autre passage souvent cité, au cours duquel Platon va passer en revue les différents régimes, partant de l’aristocratie pour glisser de régime en régime vers la tyrannie, qu’il condamne, mais dont il explique qu’elle est le résultat d’un délitement progressif de la politique idéale, dont la démocratie n’est pas, aux yeux de Platon, la moindre des perversions.
Or, le fait marquant dans cette critique de la démocratie, c’est que Platon la définit comme un système perverti par la volonté d’instaurer une égalité stricte entre tous les membres du peuple. Aux yeux de Platon, cet égalitarisme est une erreur, au sens où précisément, ce sont les meilleurs des hommes qui doivent selon lui gouverner les autres. C’est pourquoi il donne, lui, la préférence à l’aristocratie, qui est précisément le gouvernement des meilleurs.
Voici comment il argumente cette prise de position qui peut, aujourd’hui, nous sembler étonnante :
« – Dès lors, dis-je, c’est le régime politique le plus beau, et l’homme le plus beau, qu’il doit nous rester à décrire : à savoir la tyrannie, et le tyran.
– Oui, parfaitement, dit-il.
– Eh bien voyons, de quelle façon naît la tyrannie, mon cher camarade ? En effet, qu’elle naisse d’une transformation de la démocratie, cela est presque évident.
– Oui, c’est évident.
– Or, n’est-ce pas à peu près de la même façon que la démocratie provient de l’oligarchie, et la tyrannie de la démocratie ?
– Comment cela !
– Le bien qu’ils se proposaient, dis-je, et que l’oligarchie visait quand elle s’est instaurée, c’était toujours plus de richesse, n’est-ce pas ?
– Oui.
– Or c’est ce désir insatiable, et en conséquence le désintérêt pour tout ce qui n’est pas l’acquisition de richesses, qui l’ont détruite.
– C’est vrai, dit-il.
– N’est-ce pas alors le désir insatiable de ce que la démocratie définit comme le bien, qui la détruit elle aussi ?
– Que définit-elle ainsi, selon toi ?
– La liberté, dis-je. Car tel est le bien, n’est-ce pas, dont, dans une cité gouvernée de façon démocratique, tu pourrais entendre dire c que c’est sa plus belle possession, ce qui fait d’elle la seule cité où il vaille la peine de vivre, quand on est, par nature, un homme libre.
– En effet, dit-il, c’est une phrase qu’on y prononce, et même souvent.
– N’est-ce pas par conséquent, repris-je, comme j’allais le dire à l’instant, le désir insatiable d’un tel bien, et le désintérêt pour tout le reste, qui déstabilisent aussi ce régime politique, et préparent le recours à la tyrannie ?
– De quelle façon ? dit-il.
– Cela arrive, je crois, lorsqu’une cité gouvernée de façon démocratique, et assoiffée de liberté, tombe sur des chefs qui savent mal lui servir à boire, lorsqu’elle s’enivre de liberté pure au-delà de ce qui conviendrait, et va jusqu’à châtier ses dirigeants s’ils ne sont pas tout à fait complaisants avec elle, et ne lui procurent pas la liberté en abondance : elle les accuse d’être des misérables, à l’esprit oligarchique.
– C’est en effet ce qu’ils font, dit-il.
– Quant à ceux qui sont obéissants envers les dirigeants, dis-je, elle les traîne dans la boue en les traitant d’esclaves consentants, et de nullités ; en revanche, les dirigeants qui sont semblables à des dirigés, et les dirigés semblables à des dirigeants, elle en fait l’éloge et les honore aussi bien en privé que publiquement. N’est-il pas inévitable que dans une telle cité l’esprit de liberté aille jusqu’à atteindre tout domaine ? »
– Si, bien sûr.
– Et que cela s’insinue, mon ami, dis-je, jusque dans les maisons individuelles, la résistance à la direction finissant par s’implanter jusque chez les animaux.
– Quel sens pouvons-nous donner à un tel propos ? dit-il.
– Que par exemple, dis-je, le père s’habitue à devenir semblable à l’enfant, et à craindre ses fils, et le fils à devenir semblable au père, et à n’éprouver ni honte ni peur devant ses parents, puisque, bien sûr, il cherche à être libre. Et que le métèque s’égale à l’homme du pays, et l’homme du pays au métèque, et pareillement pour l’étranger.
– C’est en effet ce qui se produit, dit-il.
– C’est cela qui se produit, dis-je, ainsi que d’autres petits détails de ce genre : le maître, dans un tel climat, craint ceux qui fréquentent son école, et les cajole, et ces derniers font peu de cas des maîtres ; et il en va de même pour les précepteurs. Et plus généralement les jeunes copient l’apparence des plus âgés, et rivalisent avec eux en paroles et en actes, tandis que les vieillards, s’abaissant au niveau des jeunes, ne sont plus que grâce et charme, et les imitent, pour ne pas donner l’impression d’être désagréables ni d’avoir l’esprit despotique.
– Oui, exactement, dit-il.
– Mais le point extrême, mon ami, dis-je, auquel atteint la liberté de la masse, dans une telle cité, c’est lorsque ceux et celles qui ont été vendus n’en restent pas pour autant moins libres que ceux qui les ont achetés. Et nous allions presque oublier de dire jusqu’à quel point, dans les relations des femmes avec les hommes et des hommes avec les femmes, vont l’égalité des droits et la liberté,
– Eh bien, dit-il, selon la formule d’Eschyle, « allons-nous dire ce qui à l’instant nous venait à la bouche ? »
– Oui, certainement, dis-je, c’est bien ce que je vais faire. Car à quel point les animaux soumis aux hommes sont plus libres dans cette cité que dans une autre, qui ne l’a pas vu ne pourrait le croire. En effet les chiennes, comme dans le proverbe, y deviennent exactement telles que leurs maîtresses, et aussi bien les chevaux et les ânes, qui ont pris l’habitude de marcher de façon tout à fait libre et solennelle, bousculant le long des routes quiconque vient à leur rencontre sans s’écarter ; et tout le reste y devient ainsi débordant de liberté.
– C’est ce à quoi je songeais, dit-il, que tu me racontes là. Car moi-même, quand je marche pour aller à la campagne, il m’arrive souvent la même chose.
– Or, dis-je, si l’on fait la somme de tous ces faits accumulés, conçois-tu à quel point ils rendent l’âme des citoyens délicate, si bien qu’au moindre soupçon de servitude dans les relations qu’on a avec eux, ils s’irritent et ne le supportent pas ? Et tu sais sans doute qu’ils finissent par ne même plus se soucier des lois, écrites ou non écrites ; ils veulent évidemment que personne, à aucun égard, ne soit pour eux un maître.
– Oui, je le sais bien, dit-il.
– Eh bien donc, mon ami, dis-je, tel est le point de départ, si beau et si juvénile, d’où naît la tyrannie, à ce qu’il me semble.
– Juvénile, c’est sûr, dit-il. Mais qu’arrive-t-il après cela ? La même évolution, dis-je, qui quand elle intervenait dans l’oligarchie comme un fléau a causé sa perte, quand elle intervient aussi dans la démocratie, avec plus d’ampleur et de vigueur à cause des possibilités dont on y jouit, la réduit à l’esclavage. Et en réalité exagérer dans un sens a tendance à provoquer un grand changement en « sens inverse, dans les saisons, dans les plantes et dans les corps, et plus encore dans les régimes politiques.
– C’est normal, dit-il.
– Ainsi la liberté excessive semble ne se changer en rien d’autre qu’en un esclavage excessif, à la fois pour l’individu et pour la cité. »
Platon – La République – Livre VIII
Jai seulement surligné un peu les quelques lignes de ce dialogue qui sont le plus souvent citées, mettant en perspectives cette dénonciation de la démagogie dans son cadre de réflexion plus large, qui montre que c’est ici, en fait, la question de l’égalité qui est visée. Le fait est que l’égalité, considérée de manière simpliste, peut vite devenir le talon d’Achille de la démocratie, tout en demeurant son principe central. Ainsi connaîtrait elle deux écueils. Un site tel que ce site de notation des professeurs par les élèves est un de ces écueils. Il consiste à faire de l’égalité une sorte d’état de nature, une évidence que toute autorité remettrait en question. La hiérarchie imposée par l’éducation apparaîtrait dés lors comme une rupture avec cette égalité première, et serait à bânir. Platon voit dans cette égalité un mensonge : il n’y a pas d’égalité puisque celle-ci a besoin du mensonge pour être mise en évidence : il faut que la maître s’abaisse au niveau de l’élève pour donner l’illusion de l’égalité. Imaginons que les adultes, collectivement, installent un cadre au sein duquel les enfants et jeunes puissent prétendre à une stricte égalité avec les adultes, l’illusion serait alors parfaite. Elle n’en serait pas moins une illusion. Si cette égalité a besoin de tant d’artifices, c’est tout simplement qu’elle n’est pas un fait acquis. Elle ne peut donc pas être perdue à partir d’un quelconque état de nature, puisqu’elle n’est pas. Le premier écueil est donc de placer l’égalité là où elle n’est pas, de la croire donnée et de croire l’avoir perdue, ce qui donnerait à certains l’occasion de faire croire qu’ils pourraient la rendre. Stéphane Cola et Anne-François de Lastic, co-instigateurs du site de notation de professeurs par les élèves, en promettant à ceux-ci de reprendre le pouvoir, utilisent cette illusion là, et participent aux mensonges qui permettent de dénaturer la démocratie tout en assurant la protéger. Le second écueil est peut être personnalisé par Platon lui-même : il consiste à refuser toute possibilité d’égalité, et à voir dans un tel projet une nécessaire décadence, une remise en question de la valeur des héros et un mensonge institutionnalisé. L’idéal politique de Platon est définitivement hiérarchique, ce qui, étymologie, signifie que ce sont les héros qui doivent gouverner, les meilleurs. A partir de là, l’égalité ne peut être qu’une remise en cause de la reconnaissance des meilleurs, ce qui implique le soucis, comme le dit Nietzsche, de les protéger contre les plus faibles.
Deux risques guettent donc la démocratie : l’excitation des plus faibles par des manipulateurs mimant la démocratie pour mieux tendre vers le fascisme, et la seule valorisation des meilleurs pour instituer leur pouvoir sur les plus faibles. C’est bien la raison pour laquelle l’égalité ne peut être considérée que comme un double objet de lutte ; lutte contre les ennemis de l’égalité, ceux qui pensent préférable de réserver le pouvoir à quelques uns, mieux nés que les autres, ou supérieurs sur un quelconque plan (qu’ils soient les premiers concernés ou tout plus généralement soumis), lutte contre soi-même aussi, car cette égalité est aussi un risque dans la mesure où (Platon s’y laisse prendre lui-même) elle apparaît en premier lieu comme un désordre. On se plongera avec intérêt (en s’accrochant un peu si on est débutant, mais le jeu en vaut vraiment la chandelle) à ce court ouvrage de Jacques Rancière intitulé La haine de la démocratie, qui revient de manière très éclairante sur ce célèbre passage platonicien auquel nous faisons nous même référence. Pour mettre un peu l’eau aux neurones, en voici les dernière lignes, édifiantes sans être rassurantes :
« Toutes ces figures contemporaines [de la haine de la démocratie] ont au moins un mérite. A travers la haine qu’elles manifestent contre la démocratie ou en son nom et à travers les amalgames auxquelles elles soumettent sa notion, elles nous obligent à retrouver la puissance singulière qui lui est propre. La démocratie n’est ni cette forme de gouvernement qui permet à l’oligarchie de régner au nom du peuple, ni cette forme de société que règle le pouvoir de la marchandise. Elle est l’action qui sans cesse arrache aux gouvernements oligarchiques le monopole de la vie publique et à la richesse la toute puissance sur les vies. Elle est la puissance qui doit, aujourd’hui plus que jamais, se battre conte la confusion de ces pouvoirs en une seule et même loi de la domination. Retrouver la singularité de la démocratie, c’est aussi prendre conscience de sa solitude. L’exigence démocratique a été longtemps portée ou recouverte par l’idée d’une société nouvelle dont les éléments seraient formés au sein même de la société actuelle. C’est ce que le « socialisme » a signifié ; une vision de l’histoire selon laquelle les formes capitalistes de la production et de l’échange formaient déjà les conditions matérielles d’une société égalitaire et de son expansion mondiale. C’est cette vision qui soutient encore aujourd’hui l’espérance d’un communisme ou d’une démocratie des multitudes: les formes de plus en plus immatérielles de la production capitaliste, leur concentration dans l’univers de la communication formeraient dès aujourd’hui une population nomade de « producteurs » d’un type nouveau; elles formeraient une intelligence collective, une puissance collective de pensées, d’affects et de mouvements des corps, propre à faire exploser les barrières de l’empire. Comprendre ce que démocratie veut dire, c’est renoncer à cette foi. L’intelligence collective produite par un système de domination n’est jamais que l’intelligence de ce système. La société inégale ne porte en son flanc aucune société égale. La société égale n’est que l’ensemble des relations égalitaires qui se tracent ici et maintenant à travers des actes singuliers et précaires. La démocratie est nue dans son rapport au pouvoir de la richesse comme au pouvoir de la filiation qui vient aujourd’hui le seconder ou le défier. Elle n’est fondée dans aucune nature des choses et garantie par aucune forme institutionnelle. Elle n’est portée par aucune nécessité historique et n’en porte aucune. Elle n’est confiée qu’à la constance de ses propres actes. La chose a de quoi susciter de la peur, donc de la haine, chez ceux qui sont habitués à exercer le magistère de la pensée. Mais chez ceux qui savent partager avec n’importe qui le pouvoir égal de l’intelligence, elle peut susciter à l’inverse du courage, donc de la joie. »
Jacques Rancière – La haine de la démocratie
On ne saurait mieux mettre en perspective les différentes attaques dont est victime la démocratie, et on ne saurait mieux comprendre pourquoi elle fait nécessairement l’objet de ces attaques. On comprend aussi pourquoi il est important de mettre le texte de Platon en perspective : nombreux sont ceux qui, aujourd’hui, l’utilisent pour combattre la tyrannie, croyant ainsi plaider en faveur de la démocratie. Ce n’est pas si simple. Tout en étant ennemi de la tyrannie, Platon plaide en fait aussi contre la démocratie. Le prendre comme compagnon de lutte démocratique est donc une erreur ou un oubli sur son compte. On reconnaît bien là les ennemis de la démocratie, ceux qui cacheraient facilement un monde de moyens sans fin derrière la façade souriante d’un monde de simples plaisirs.
Aucun de ces deux mondes n’est proprement démocratiques, là où on fait croire que la liberté consiste à revenir à un état d’indépendance antérieur aux relations de pouvoir du présent, est un lieu où on ment, et un lieu où on asservit.
Je pense personnellement que la République démocratique n’est pas un régime politique tant mauvais. L’idéal, selon moi, serait en fait une anarchie tempérée par la morale de chacun ; la démocratie ne serait qu’une transition.
En effet, la démocratie en donnant le pouvoir au peuple, si on en suit l’étymologie, ferait que la collectivité instaurerait des lois de morale. Puis ces règles deviendraient des principes qui en chacun s’ancreraient. Pour sûr, il faudrait que les représentant du peuple soient au départ dotés d’une morale certaine et juste. Une fois les citoyens ‘moralisés’ dirons-nous, l’individu appliquerait de lui-même les principes qu’on lui aurait inculqués. Il ne faut pas oublier que nous avons développé des civilisations basées sur la collectivité, ce qui induit que les valeurs doivent prendre surtout prendre en compte autrui, puis le groupe, les intérêts.
Peu à peu, les citoyens agiraient justement de par eux-mêmes. Le gouvernement s’avèrerait alors inutile. Et un peu comme dans l’idéologie de Marx, ce même gouvernement disparaitrait ; le peuple prendrait réellement le pouvoir, autarcique sur un plan moral d’abord. Il n’est question ici que de morale, aucunement d’économie ou même de politique étrangère.
Je ne prétends pas cependant que ce type d’anarchie morale (si je peux nommer cette forme de régime de la sorte) aurait la propriété de rendre totalement libre l’individu, mais plutôt de procéder à une sorte d’égalité en ce qui concerne le pouvoir, puisque chacun aurait le même statut.
Pour sûr aussi, ce rêve est utopique ; il ne pourra donc jamais se réaliser…
Juste une remarque, s’appuyant sur votre proposition :
dites vous. Problème : comment le peuple peut il exercer le pouvoir s’il n’a pas DEJA en lui ces lois morales ? Si le but de la démocratie était de moraliser l’homme, comment le processus pourrait il être décidé avant même que son effet soit déjà obtenu ? On peut craindre que vous confondiez l’objectif et la condition.
TOUT à fait ok avec vous Monsieur le professeur.
A ceux que ça interesse lisez donc :
« PROPAGANDA. COMMENT MANIPULER L’OPINION EN DÉMOCRATIE »
( lien: http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=21 )
PROPAGANDA de Edward Bernays, neveu de Freud et sorte de Machiavel de la propagande.
Chapeau pour votre site !