4:38, puis 3:33 d’évasion, d’arrachement au territoire, de glissade à la surface de l’eau.
Parce que les vagues et les amours, c’est pareil,
parce que la voix de Deleuze manque, tout en demeurant l’une des plus présentes,
elle surfe aujourd’hui sur les ondes, sur les réseaux informatiques,
enregistrée par ses propres étudiants, elle parle
tantôt, cette vague nous giffle, tantôt elle nous emporte.
Nager, c’est simple : se lancer au bon moment,
plonger au bon moment,
éviter la vague, ou bien s’en servir,
c’est avoir le sens du rythme.
Les surfeurs comprennent Deleuze.
Rodolphe Burger et Olivier Cadiot reprennent la voix de Gilles Deleuze, qu’on avait déjà diffusée ici, mise en musique par Richard Pinhas, lisant un extrait de Nietzsche. Ici, deux versions du même morceau Je Nage, l’un extrait de l’album Hôtel Robinson, l’autre d’une black session enregistrée le 15 février 2003 à la cité de la musique. Je mets en ligne les deux versions, parce qu’elles constituent une reprise en boucle, une répétition, et que cela a du sens dans la pensée de Deleuze.
Tous ceux que cette pensée a accompagnés ne pourront, un instant, que mettre le monde entre parenthèses, et se laisser aller au fil des ondes.
Après tout, c’est ça, nager.
C’est nager, c’est voler.
Vous sentez bien que c’est un étrange bonheur…