Sans constituer une pensée de fond qui puisse être considérée comme une thèse globale, ou comme un pensée systématique, on a déjà évoqué en cours l’intérêt que peuvent avoir les écrits de Stephen D. Levitt, auteur du désormais best-seller Freakonomics (ouvrage disponible dans notre CDI, précisera t-on), série d’exercices d’analyse de données qui semble tout indiqué à quiconque a envie de voir à quoi peut ressembler le travail d’observation de tableau de données, quand il est pratiqué par quelqu’un qui semble doué d’un certain talent pour y discerner des tensions, des schémas significatifs, des récurrences ou des résonnances, et qui cherche à partir de ces observations à bâtir des problématiques, autant d’aptitudes dont on ne cesse de se plaindre qu’elles manquent trop souvent à nos élèves et qui sont ici pratiquées avec talent sur des questions suffisamment étonnantes pour créer une curiosité spontanée, le fameux étonnement dont certains ont dit qu’il était le départ de toute réflexion.
A l’occasion de la publication en français du second volume de ce qu’on pourrait appeler les cas pratiques de Levitt, intitulé cette fois Super Freakonomics, le site Eco89, émanation du maintenant connu Rue89 a obtenu l’autorisation d’en mettre en ligne deux extraits, s’intéressant à deux problèmes apparemment simples : vaut-il mieux rentrer chez soi à pied, ou au volant quand on a trop bu ? Et faudrait-il souscrire une assurance vie quand on a l’intention d’effectuer un attentat-suicide ? Les questions ne semblent pas relever d’une quelconque étude, et on voit mal a priori quelle analyse de données permettrait d’y répondre. Néanmoins, même si ce ne sont sans doute pas les analyses les plus pénétrantes que ce livre propose (ce ne sont que des extraits), il y a là une sorte d’équivalent des expériences de physique amusante qui permet tout de même de voir comment un analyste peut mettre à jour des mécanismes transparents, qui déterminent pourtant nos actions quotidiennes, et comment celles ci peuvent devenir alors non seulement lisibles, mais maîtrisables.
Voici donc, comme promis, les liens vers ces extraits. La première page est une présentation globale du livre, mais en bas de page vous trouverez successivement les liens vers les extraits eux mêmes :
http://eco.rue89.com/2010/03/10/lecon-deconomie-pourquoi-ne-pas-rentrer-a-pied-quand-on-a-bu-142190
On mentionnera, aussi, le blog Freakonomics qui, pour ceux qui parviennent à lire l’anglais et à le comprendre, propose régulièrement des petites enquêtes du même genre :
http://freakonomics.blogs.nytimes.com/
Et le titre de ce post ? Let the Freak Flag Fly est juste le titre d’un morceau maintenant suffisamment méconnu pour qu’on puisse en faire la promotion, tiré d’un album du même nom, de Tranquility Bass, qu’on ne saurait trop conseiller aux oreilles avides d’anciens (1997) nouveaux sons.