Pour permettre de, peut être, digérer les pages de Deleuze proposées dans un précédent article, voici une conférence donnée dans la cadre des cycles proposés par le forum des images. Jean-Baptiste Thoret, critique cinéphile et auteurs de quelques ouvrages vraiment intéressants sur le 7ème art y propose une lecture de Deleuze, c’est à dire un accompagnement à sa lecture. D’une manière très rassurante, reconnaissant comme normal de ne pas tout saisir, rappelant que l’assimilation des concepts deleuziens peut réclamer du temps, il prend le texte de Deleuze et, souvent accepte de réduire son propos à sa simple lecture. Mais, peut être est ce de l’avoir déjà cotoyé, mais il me semble que cette lecture est souvent éclairante. Surtout, elle est vivante, et c’est un des meilleurs hommages qu’on puisse rendre à la pensée de Deleuze.
Evidemment, si cette conférence m’intéresse ici, c’est qu’elle vient compléter ce petit cycle d’articles sur Hitchcock en général, et sur Fenêtre sur cour en particulier. Thoret est spécialiste du cinéma hollywoodien, et il est évidemment très intéressant de se confronter à ce que la pensée deleuzienne permet de saisir dans cette logique de production d’images en mouvement. La confrontation au texte publié deux articles plus tôt peut permettre de mieux suivre, même si Thoret s’intéresse à des passages plus vastes, dans les deux volumes que Deleuze consacra au cinéma :
Précisons pour ceux qui veulent aller directement à Hitchcock que c’est aux alentours de la première heure de conférence qu’il aborde Fenêtre sur cour, en tissant un parallèle avec Taxi Driver (Scorcese, 1976), et Carrie (de Palma, 1976). Autant de pistes que je n’avais absolument pas imaginées avant d’avoir regardé cette conférence, mais qui montrent qu’une pensée construite, analysant méthodiquement son objet, permet de mieux regarder les choses. Ce ne sont que deux des références multiples que propose Thoret dans le flot du cinéma américain, il manque de temps pour montrer les extraits qu’il avait prévus (accrochez-vous, d’ailleurs, pour la fin de cette conférence, menée tambour battant, dans un débit parfois difficile à suivre), mais cette conférence fixe un beau programme cinéphile pour ceux qui ont envie de s’offrir une croisière dans l’océan des images-mouvement, et une ascension sur les édifices de l’image-action.