Il est bon que les élèves puissent constater que les problèmes que nous traitons avec eux sont les mêmes problèmes que ceux auxquels nous autres, leurs professeurs nous confrontons. Dans cette discipline, tout le monde est à la même enseigne.
Si, lors de la session de juin, on proposait aux candidats au baccalauréat de composer sur le sujet « Travailler moins, est-ce vivre mieux ? », et si quelques dizaines d’élèves cheminent en ma compagnie depuis quelques heures sur les chemins sinueux qui permettent de penser, le mieux possible, cette question, c’est que la question, dans le fond, se pose vraiment, pas seulement en tant que sujet du bac, mais en tant que problème non résolu, de paradoxe devant sans cesse être repensé. Et il en va ainsi de tous les sujets que nous aborderons.
Ainsi, pendant que nous nous posons cette question précise, ce qui réclame de nous que nous mettions à plat bon nombre des a priori que nous avions sur « le boulot », le salaire, le mérite, le temps libre, le loisir, alors que nous allons jusqu’à réévaluer ce travail particulier que nous menons ensemble en classe, les professeurs, entre eux, se posent exactement les mêmes questions :
Voici le programme d’une rencontre entre professeurs de philosophie, organisée par l’ACIREPH (l’Association pour la Création d’Instituts de Recherche sur l’Enseignement de la Philosophie). Comme on peut le constater, c’est le même problème qui est posé, et si il est traité différemment, c’est parce que l’espace dans lequel ce traitement peut avoir lieu est différent. Mais sur le fond, les distinctions conceptuelles, la rigueur argumentative se doivent d’être exactement les mêmes :