Au cas où vous seriez un peu trop pressé pour lire mes documents méthodologiques, il y a une autre option, plus courte, plus expéditive, plus séduisante aussi : je partage cette vidéo de la chaine Monsieur Phi, qui propose très exactement le genre de choses que je ne saurais faire (concis, rapide…). En dix minutes, les écueils les plus courants en matière de dissertation sont parcourus, on leur tord le cou, et on en est a priori débarrassé. C’est comme si vous étiez soudainement doté d’une cape d’invincibilité, si vous veniez de passer l’anneau de Golum, ou celui de Gygès ce qui revient à peu près au même, à votre doigt, ou si vous aviez ingurgité une louche entière de potion magique. Adieu les plans aberrants, les introductions inefficaces, les arguments qui n’en sont pas. Le moment clé se trouve à la fin, quand est proposée une copie qui réunit en elle tous les défauts qu’un correcteur trouve le plus souvent dans les mauvaises copies. Si, à ce moment précis, vous ne repérez pas pourquoi cette copie est à des lieues de ce qu’on attend de vous, c’est qu’il faut retourner sur le bureau pour méditer de nouveau ce qu’on a appris ensemble sur la dissertation, et ce que nous rappelle cette courte vidéo. 

Ces dix minutes remplacent-elles un cours ? Je n’espère pas. Elles les remplacent pour ceux qui n’ont pas le temps, l’énergie ou la volonté de suivre un cours. Ce qu’elles n’offrent pas, c’est le travail partagé autour des concepts, la réflexion patiente, approfondie, et même le temps pris à rêver un peu autour des notions. Car c’est là que se trouve tout de même l’essentiel de la philosophie, et la source à laquelle va puiser la pensée quand elle essaiera, pendant quatre heures, de mettre en oeuvre les conseils de Monsieur Phi.

Mais je dois l’avouer, ces vidéos sont très bien faites. Et j’irais même jusqu’à dire que ça m’agace un peu, qu’elles soient si bien faites !

Vous avez aimé ça, vous en voulez encore ? Alors regardez cette série d’épisodes supplémentaires, qui sont eux aussi consacrés à l’art précieux de la dissertation. C’est toujours bien fait, et j’y ajoute toujours cette recommandation : ces conseils ne sont intéressants que pour ceux qui s’entrainent vraiment, c’est à dire ceux qui pensent, et non ceux qui veulent des trucs pour s’éviter d’avoir à réfléchir.

Un conseil supplémentaire : abonnez-vous à cette chaîne. Elle est souvent brillante, elle a le don de rendre appétissantes les théories et les questions les plus repoussantes. Ca vous permettra, aussi, de continuer à entendre parler de philosophie au-delà de l’examen. C’est le genre de perspective à long terme qu’on poursuit, aussi.