J’ai évoqué le recueil de Fassbinder, Les films libèrent la tête, afin d’offrir un autre angle d’attaque à Tous les autres s’appellent Ali, ce film projeté dans le cadre du dispositif Lycéens et apprentis au cinéma.
Mais, en fait, on peut évoquer une seconde fois ce même ouvrage. En effet, nous bouclerons le programme de Lycéens au cinéma avec La Cérémonie, de Claude Chabrol. Or, Fassbinder s’est intéressé à Chabrol dans ce même livre, dans un article intitulé … Des Ombres sans doute et pas de pitié… Quelques réflexions dans le désordre à propos des films de Claude Chabrol. Il y construit une critique acide de la filmographie chabrolienne, dans laquelle il mesure la distance séparant ce que pourraient être ces films, et ce qu’ils sont. Deux lignes de force vont servir de guide à Fassbinder : l’une est la question du fascisme, et l’autre, celle de l’amour que le réalisateur porte sur ses personnages, question primordiale chez Fassbinder, dont on sait qu’il n’épargne rien à ses propres personnages, sans pour autant cesser de porter sur eux un regard amoureux. A ses yeux, le cinéma de Chabrol est simultanément plus édulcoré, et moins aimant.
Sans doute est-ce là une voie d’accès à la filmographie de Fassbinder. Sans doute est ce aussi une manière d’évaluer celle de Chabrol.
Voici donc ces quelques pages :