Clepsydre, CLEPSYDRE !!!

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Vincent Girard, manager of the "Girard Le Temps" company, inspects an old clock on March 20, 2015 at the Saint-jacques hospital of Nantes, western France. The "Girard Le Temps" company takes care of all the clocks of the city of Nantes like hospitals, churches, schools or sports hall. AFP PHOTO / JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP PHOTO / JEAN-SEBASTIEN EVRARD

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« Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! »
Baudelaire, L’horloge

Le temps est-il essentiellement destructeur ?


S’il y a bien une notion difficile à saisir, c’est bien le temps. Et pourtant, il semble difficile de philosopher sans en passer par le temps, surtout si on se place dans une perspective idéaliste, qui fait de la philosophie une quête de ce qui ne se
laisse pas corrompre par le passage du temps, par la nécessaire inscription de notre corps dans l’instant présent, dont heureusement notre esprit nous permet de nous dégager, ne serait-ce que partiellement.

Entamer un tel sujet, c’est dès lors accepter que son objet principal nous échappe, mais c’est aussi parier sur le fait que les autres éléments de la question pourront nous aider à le saisir un peu mieux. Il est question d’essence (et déjà, ça résonne assez bien avec la remarque que nous faisions précédemment : l’essence, c’est précisément ce sur quoi le temps ne peut idéalement rien, même si en réalité, c’est précisément parce que l’expérience vécue s’inscrit toujours dans le flux du temps qu’elle nous condamne à assister à la corruption de l’essence des choses). Il est aussi question de destruction. Or, même si pour le moment on ne sait pas très bien ce qu’est le temps (et c’est en fait très bien, à cet instant précis, de ne pas le savoir), on a déjà une direction à suivre, consistant à se demander si la destruction n’est pas simplement une caractéristique parmi d’autres du temps (qui pourrait être destructeur ou constructeur), mais en constitue la définition essentielle, ce sans quoi le temps ne serait plus le temps. Si déjà on a saisit cela, alors la réflexion peut s’engager. Il s’agit alors de l’alimenter et de lui donner forme.

Voici la forme que prend cette réflexion, quand elle est prise en charge, une heure durant, après deux semaines de préparation, tout de même, par une collègue de philosophie, Alexandra Barral en l’occurrence, collègue officiant au lycée de Clichy. On peut saluer au passage le courage des collègues qui se lancent dans ce genre d’exercice. La classe est notre milieu naturel, le texte écrit l’est aussi sans doute, mais la diffusion de notre voix hors les murs est une expérience singulière qui réclame une certaine audace. Mais après tout, le podcast est justement une manière parmi d’autres de dépasser les limites de l’ici et du maintenant du cours.

Ci-dessous, le lien pour écouter l’émission. On y trouvera le plan de la dissertation proposée, et les références utilisées, tant du côté des philosophes que des illustrations sonores mises à contribution.

http://www.franceculture.fr/emission-les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance-le-bac-philo-1ere-edition-14-dissertation-le-temps-


Illustration : Saturne dévorant l’un de ses enfants, Francisco Goya (1819-1823)

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